des groupes se sont réunis pour monter un an après la chute de Zine el-Abidine des centres de presse et ont accumulé Ben Ali et 7 ans aprs la mort de Zouhairè du matériel et des soutiens. Certains de Yahyaoui, le président Moncef Marzouki ces activistes étaient déjà présent sur s’est donc rendu sur sa tombe «à internet avant les révoltes. l’occasion de l’anniversaire de son décès, déclaré Journée nationale pour la liberté « Mis en évidence par Philip d’internet.37 Schlesinger, le processus de « professionnalisation des sources » Zouhair Yahyaoui faisait partie constitue une donnée essentielle. Il de l’organisation Takriz, e-magazine signale l’incorporation, inégale, mais et premier think-tank électronique tendanciellement crissanteo , d’un tunisien auto-proclamé, créé en 1998. savoir‑faire en matière d ne gestio des Takriz regroupait à l’origine de jeunes médias, d’anticipation sur les crtèresi passionnés d’informatique contestataires de newsworthyness par les acteurs de la société. Ensemble, ils ont créé leur des mouvements sociaux. Parce qu’ils propre système de messagerie utilisant le disposent d’une familiarité avec certains protocole IRC poucomuniquer.Ils ont acquis des sciences sociales, d’une diffusé de nombreux articles critiques, connaissance indigène des règles de caricatures sur la corruption, le travail, la fonctionnement des méiasd ou des censure, la sexualité ou encore le tourisme conseils de spécialistes, un nombre sexuel. Tout cela sur un ton humoristique croissant de mouvementssociaux sont largement critiqué pour son côté potache capables de « formater» es évnementsd é et son langage souvent cru. Les auteurs de conçus pour attirer l e’attntino des Takriz diffusaient d’abord leurs contenus journalistes, de produire ds dossiee rs. » par l’intermédiaire de mailing‑lists avant d’ouvrir un site web et un forum. On a Ici,la frontière entre les sources et pu lire des phrases remarquées comme : les journalistes tend à se brouiller. Les « être jeune dans ce bled, c’est soit être acteurs de la révolte sont aussi appelés flic, soit fuir les flics, soit les payer ». « citoyens journalistes ». Ils sont devenus témoins, acteurs, et propagateurs de Fait notable, les activistes de Takriz l’insurrection. diffusent en français. Cela laisse penser qu’ils s’adressent à une certaine élite Au tout début du printemps arabe, culturelle et donc à un certain groupe social la Tunisie a été le premier pays dont la de la société tunisienne. Ils développent population s’est servie massivement une communauté qui débat dans des réseaux sociaux pour protester. un certain entre-soi. Le système de Aucune revendication n’a été diffusée communications cryptées basées sur IRC par les médias locaux. Cependant les et Tor a pour but de contourner la censure Tunisiens ont pu jouir très tôt (dès 1991) et la surveillance. Côté gouvernement, d’un large accès à internet. Un symbole dès 1996 une agence, l’ATI (Agence marquant de l’importance d’internet Tunisienne d’Internet), se charge de pour les libertés individuelles et comme surveiller les communications en ligne. outil de contestation en Tunisie est Comme dans toutes les dictatures du l’hommage du président Moncef Marzouki Monde arabe, internet est plus ou moins le 13 mars 2012 à Zouhair Yahyaoui. Ce contrôlé et un pôle d’innovations et dernier était un activiste de la première de nouvelles technologies est mis en génération de l’internet arabe publiant place sous tutelle de l’État. Les citoyens sur le journal en ligne Tunezine. Il publiait voulant se connecter à internet doivent des articles visant à interroger la société se rendre au commissariat avec une tunisienne sur des questions politiques, pièce d’identité pour pouvoir demander de justice, la corruption, etc. Comme un accès au réseau tunisien. de nombreux autres activistes, il usait en général de la satire. Il a été arrêté et Takriz est devenu un média à part condamné notamment pour « ropagationp entière et une organisation révolutionnaire de fausses nouvelles» en 2002, passera au fil des années, produisant vidéos, quelques mois en prison avant de podcasts et contenus gratuits. Takriz bénéficier d’une liberté conditionnelle. Il a aussi organisé des campagnes de mourra le 13 décembre 2005 d’une crise communication contre Zine el-Abidine cardiaque. Il avait notamment reçu le 37 L’Obs, «La journée de la «cyberliberté» Prix de la Cyberliberté de Reporters sans célébrée pour la première fois en Tunisie», Frontières en 2003. Le 13 mars 2012, soit 13 mars 2012 18 HACKTIVISME DANS LA REVOLTE SYRIENNE