Bahreïn Maroc À Bahreïn, les manifestations Au Maroc, la vague de protestations commencent le 14 février 2011 dans s’est réglée par des réformes de la la capitale Manama et sont violemment Constitution menées par le gouvernement, réprimées par les forces de sécurité. enclin à limiter les chances d’un conflit Un mois plus tard, des forces du sur le modèle des pays voisins. Les « Conseil de Coopération du Golfe » manifestations débutent le 20 février entrent sur le territoire. Le roi Hamed 2011, dans tout le pays, pour demander ben Issa al-Khalifa, au pouvoir depuis des réformes sociales et politiques. Le 2002 décrètera l’état d’urgence le roiMohammed VI présente en juin une lendemain. Plusieurs militants seront séries de réformes qui ne calment pas arrêtés. L’état d’urgence sera levé le 1er les militants. Le roi organise alors le juin et le chef du gouvernement lancera 1erjuillet un référendum pour une nouvelle un « dialogue national » le 2 juillet Constitution... approuvée à 98 %. De avec le principal groupe d’opposition nouvelles manifestations sont organisées « El Wefaq », mais le dialogue ne pour obtenir davantage de pouvoir semble pas avoir abouti, et comme en politique et des élections législatives sont Syrie, les manifestations continuent et annoncées en août par le ministre de leur répression demeure violente. l’Intérieur.Le « Parti de la justice et du développement » de l’islamiste Abdel-Ilah Libye Benkiran gagne alors les élections et ce dernier est nommé chef du gouvernement Les premières manifestations de la en novembre 2011. guerre civile ont lieu le 15 février 2011 dans une localité de l’est du pays, On remarque dans ces pays Benghazi. L’arrestation de Fethi Tarbel, trois schémas récurrents. Certaines un militant des droits de l’homme, protestations ont eu des réponses déclenche des émeutes. L’annonce de sa politiques, par la mise en place de libération n’apaise pas les manifestants. réformes sociales. Ce fut le cas au Maroc D’autres manifestations éclatent dans et en Algérie. la ville côtière d’El-Beida, où elles font deux morts, puis le mouvement D’autres mobilisations ont eu un se généralise. Il se cristallise comme dénouement violent, radical pour le chef défi à Mouammar Kadhafi, au pouvoir de l’État, comme ce fut le cas en Égypte, depuis 1969. Les manifestations sont en Libye ou en Tunisie. une fois de plus fortement réprimées. L’ONU pose un embargo sur les armes Enfin il reste ceux pour qui les le 26 février et demande un arrêt à protestations ont tourné en une longue la Cour Pénale Internationale pour période d’instabilité ou en guerre civile : Crime contre l’humanité. En mars, Yémen, Syrie. En ce qui concerne la l’ONU autorise un recours à la force situation initiale, ils’agit typiquement de et des frappes aériennes commencent gouvernements en place depuis une durée contre l’armée de Mouammar Khadafi. excessivement longue ou de sociétés où L’OTAN est chargée de gérer les l’expression est limitée. La jeunesse qui opérations militaires sur le territoire. est sortie dans les rues au début des France, États-Unis et Royaume-Uni émeutes n’a souvent pas connu d’autre prennent part au conflit. En juin, la gouvernement. Elle est aussi beaucoup Cour Pénale Internationale délivre plus critique. Une élite a émergé de ces un mandat d’arrêt contre Mouammar sociétés patriarcales où les tabous rendent Kadhafi, un de ses fils et le chef des le dialogue et les questionnements renseignements, Abdullah al Senoussi. difficiles. Àl’exception du Maroc, l’islam En août, des rebelles prennent Tripoli, politique a dans le même temps gagné en gagnent la résidence de Mouammar visibilité. Cependant l’ouverture au monde Khadafi, puis son quartier général. a permis un certain recul et une vision plus Mouammar Khadafi s’enfuit mais sera globale des sociétés arabes, facilités par le rattrapé dans les environs de Syrte le développement des réseaux sur internet. 20 octobre 2011 et lynché à mort par ses opposants. 12 HACKTIVISME DANS LA REVOLTE SYRIENNE